Alors que l'Europe sombre dans la crise (le marché européen du deux-roues motorisé a baissé de -51% depuis 2008), les constructeurs réunis au sein de l'ACEM se tournent vers des marchés plus prometteurs dans les pays dits "émergents".
Alors que l'Europe sombre dans la crise (le marché européen du deux-roues motorisé a baissé de -51% depuis 2008), les constructeurs réunis au sein de l'ACEM se tournent vers des marchés plus prometteurs dans les pays dits "émergents".
"Le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Taiwan, la Thaïlande et le Vietnam sont parmi les marchés les plus prometteurs pour les constructeurs de l'ACEM", constate l'Association européenne des constructeurs de motos et scooters, qui rassemble au total plus de 30 marques (européennes ou ayant un siège en Europe).
L'Europe, c'est fini ?
Même les marchés "historiquement propices à la moto et au scooter du sud de l'Europe (Italie, France, Espagne et Grèce) sont sévèrement touchés par la crise financière et économique", a rappelé hier l'ACEM lors de sa 10ème conférence annuelle à son siège de Bruxelles, identifiant clairement le reste du monde comme l'axe majeur de son développement.
"La principale source de croissance pour le secteur (du deux-roues motorisé, NDLR) se trouve sur les marchés extra-européens, qui représentent en volume 95% des ventes mondiales de deux-roues motorisés", estiment les constructeurs (voir ci-dessous la "carte réelle du monde des deux-roues motorisés")...
Alors que les Etats-Unis représentent un tiers des exportations européennes de deux-roues motorisés (29,7% devant la Suisse 11,7%, le Japon 9,3%, l'Australie 8,2% et le Canada 3,9%), les constructeurs de l'ACEM souhaitent porter leur priorité sur le Brésil et le Vietnam, qui ne représentent pour l'instant respectivement que 3% et 2,5% de leurs exportations.
Concurrence déloyale
Dans ce but, l'association s'est prononcée pour un réajustement des règles du commerce mondial, afin que les constructeurs ne soient pas pénalisés par des barrières douanières dans leur stratégie de développement hors d'Europe.
A titre d'exemple, alors que l'Union européenne taxe en moyenne ses importations "entre 2,5 et 4,5%", les pays dits "émergents" appliquent allègrement des taux allant jusqu'à 20% (Brésil), 30% (Indonésie, Malaisie), 35% (Argentine), 60% (Thaïlande), 75% (Vietnam) ou même carrément 100% (Inde) !
Or ce grave déséquilibre favorise non seulement les investissements sur les marchés extra-européens, mais également la "délocalisation de la production et de l'emploi hors d'Europe", souligne l'ACEM.
"Les entreprises européennes font face à toutes sortes d'obstacles sur les marchés étrangers, où les gouvernements appliquent des règles qui entravent la concurrence", déplorent les constructeurs qui demandent à l'Union européenne de "s'efforcer d'éliminer ces obstacles réglementaires". "Un cadre réglementaire mondial augmenterait la compétitivité du secteur de la moto européenne", estime l'ACEM, grâce notamment à "la réduction des coûts et à l'amélioration des économies d'échelle".
La carte "réelle" du monde des deux-roues motorisés...
Cette "carte du monde" montre de façon particulièrement éloquente les pays et continents selon la taille de leurs marchés moto et scooter...
Les constructeurs, qui entendent bien prendre leur part de ce "gâteau émergent", demandent donc instamment à l'Union européenne de les y aider en se battant pour une harmonisation du marché mondial. Car comme le résume Stephan Schaller, président de l'ACEM et de BMW Motorrad : "la politique industrielle doit être basée sur une réglementation intelligente et harmonisée, favorisant l'accès aux marchés par une concurrence loyale. Dans cet état d'esprit, l'ACEM continuera de travailler en étroite collaboration avec les institutions de l'UE". A bon entendeur...
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