Après cette première semaine sur les routes péruviennes , nous voilà à Cusco. Petite séance mécanique sur les chaussures de Sabrina dont la semelle se décolle : réparation "à l’africaine" avec un vieux bout de chambre à air, sous le regard amusé du patron de l’hôtel qui nous emmène au marché
Après cette première semaine sur les routes péruviennes, nous voilà à Cusco. Petite séance mécanique sur les chaussures de Sabrina dont la semelle se décolle : réparation "à l’africaine" avec un vieux bout de chambre à air, sous le regard amusé du patron de l’hôtel qui nous emmène au marché pour les faire réparer.
Vu la suite du programme, on décide de se rendre au marché Molinos, un bon prétexte pour rentrer dans la vie quotidienne de Cusco.
Le lendemain on part pour Santa Teresa, la ville la plus proche du Macchu Picchu accessible en moto. On traverse d’abord la vallée sacrée sur une magnifique petite route qui monte à 4300 m. De l’autre côté de la montagne, le temps se gâte. Durant l’une de nos rares pauses photos, un motard s’arrête : voici Fritz, l’Américain !
Lui aussi est parti à la découverte de l’Amérique latine à moto et revient justement du Macchu Picchu. Il nous apprend que l’on peut aller encore plus loin que Santa Teresa en moto, car la piste vers Hydro Electrica est de nouveau praticable.
A Santa Maria, on bifurque donc sur une piste vertigineuse de 50 km. Au moins, de nuit, on ne voit pas le ravin...
On passe Santa Teresa vers 20h et on arrive sur le parking de la centrale hydroélectrique où s’arrête la piste. Apparemment il y a une auberge un peu plus loin, sur la ligne de chemin de fer, où on pourra planter la tente. Je prends donc les rails à moto avec la complicité des cheminots.
Aller au Macchu Picchu est une sacrée aventure : quand on ne veut pas prendre le train, il faut quand même prendre les rails ! 2 heures 30 de marche sous la pluie, mais le jeu en valait la chandelle. Plus qu’un long discours, une bonne photo !
Après cette petite virée au Macchu Picchu, on a pris la piste en sens inverse. La vue est magnifique, mais pas le droit à l’erreur car le ravin est proche ! Sous une pluie battante, on récupère enfin l’asphalte à Santa Maria. La visibilité n’est pas terrible et l’adhérence précaire m’oblige à ralentir.
Rapidement, on se retrouve bloqué par un gué devenu infranchissable en moto. Vive la saison des pluies ! Un pick up arrive, franchit le gué et nous propose de nous aider. On charge la moto dans la benne et on traverse bien à l’abri dans l’habitacle. Le courant est tellement violent qu’il déporte légèrement le 4x4, l’eau est projetée jusqu’aux fenêtres : impressionnant !
On décharge, et notre sauveur repart de son côté. Au moment de repartir, deux 4x4 et un camion attendent. Le niveau de l’eau a encore monté et le trafic est maintenant complètement bloqué. 10 km plus loin, rebelote : on se retrouve coincé devant un autre gué dont le courant semble moins fort.
On tente une traversée à pied, mais le courant nous oblige à faire demi-tour. Un 4x4 franchit le gué, il ne sait pas si ça passe en moto mais compte bien rester là lors de ma tentative...
Le coeur battant, je passe la première et m’avance doucement dans l’eau. Le courant est terrible et à l’endroit où l'on avait fait demi tour à pied, la moto commence à être déportée. Je mets les gaz et arrive tout tremblant de l’autre côté. Seul problème : Sabrina est restée de l’autre côté ! Heureusement, le conducteur du 4x4 la fait monter dans la benne pour la traversée. Sympa !
Le Macchu Picchu étant au fond d’un cul de sac, on refait toute la route à l’envers et on repasse rapidement Cuzco. On part à la chasse aux bikers jusqu’à ce qu’on trouve un petit camping parfait pour planter la tente. On réveille le vieux que l’on croyait mort devant la télé et on se fait notre propre popote, car tous les gens du village sont partis à la messe.
Le lendemain matin, l’endroit respire la sérénité avec le chien sans poil, les canoës, les sandwiches à l’avocat et les truites frites. La vieille trop sympa nous apporte en plus des céréales et des humaitas. On repart le bide explosé !
Sur la route de Puquio, on fait une nouvelle pause : pâtes, patates, riz et on papote avec des camionneurs. Ils viennent d’exploser deux roues et sont en train de réparer. Passionnées par la route et le voyage, ils se prêtent même à philosopher.
On reprend la route à plus de 4000 m d’altitude. Je redoute ce passage, car j’avais déjà pris des pluies verglaçantes deux semaines auparavant. Ca n’a pas loupé et le calvaire dure plus de 20 minutes. Rien pour s’abriter, il faut continuer malgré la route verglacée...
Par chance, on atteint rapidement le prochain village. On s’arrête manger chez une mama elle aussi passionnée de voyage, qui nous sert une omelette plus grosse que l’assiette. On arrive à Puquio en fin de journée, on a mal au ventre et on se prend un hôtel !
Le lendemain, on quitte enfin l’asphalte en direction d’Ayacucho. On nous avait dit qu’il y avait 10 heures de piste... et on mettra finalement deux jours ! Mais quel pied de rouler dans ces paysages montagneux ! Chaque vallée est unique et le dépaysement est garanti.
Guidé par notre estomac, nous avons fait un arrêt forcé à Andamarca pour quatre bonnes truites frites. La piste est évidente, mais on demande régulièrement notre chemin car elle nous semble anormalement longue... Je me rends alors compte que j’ai rogné un tronçon de 150 km sur la carte. Peine perdue, on dormira dans les montagnes.
Le lendemain on termine cette superbe piste jusqu’à Ayacucho via Querobamba, sous la pluie. On arrive en début de soirée, un taxi nous guide en centre-ville où des policiers nous trouvent un hôtel... A suivre : restez connectés !
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