Bon, ça fait un petit moment maintenant que je ne vous ai pas donné de nouvelles depuis mes multiples galères en Amazonie ...
Bon, ça fait un petit moment maintenant que je ne vous ai pas donné de nouvelles depuis mes multiples galères en Amazonie...
Après avoir quitté mes compères José et Eduardo avec qui j'ai parcouru l'inoubliable BR319, je suis allé à Porto Velho. Cette route a quand même laissé quelques marques sur mes valises qui ne sont plus du tout neuves... Elle a même fragilisé quelques soudures sur le support, mais c'est de l'acier alors ça se répare n'importe où.
Là où j'ai halluciné, c'est lorsque j'ai démonté mes plaquettes avant : la boue et le sable les ont bouffées en 500 km ! C'est dingue, je ne pensais pas que c'était possible... Là où le bât blesse, c'est que je n'ai pas de plaquettes de rechange...
Lors de mon dernier voyage en Mongolie, les plaquettes avaient fait 25000 km sans problème... Donc dans un souci de poids, je n'ai pas apporté de stock en Amérique du Sud et j'espère trouver une solution à Porto Velho...
450 euros les plaquettes de frein !
Toujours pour gagner du poids, j'ai aussi laissé mes pneus de rechange à Manaus. Sur la route ça va, mais sur la piste c'était trop lourd et trop compliqué de tout enlever et tout remettre après chaque chute ! L'astuce, c'est que le gros pneu de rechange destiné à être monté à l'arrière en 150/90/17, je l'ai fait monter à l'avant où à la base j'avais mis un 120/90/17. L'intérêt c'est de rouler avec le même pneu à l'avant et à l'arrière et de moins se casser la tête lorsqu'il faut trouver un pneu de rechange ! En gros, tant que je trouve du 17 pouces, ça se monte normalement...
A Porto Velho j'ai rencontré Papa Lleguas, le président du moto-club du coin. Forcément, de fil en aiguille, on papote et je lui raconte mes péripéties, avec la fameuse BR319 et mes soucis de frein. On part alors en virée voir tous les concessionnaires moto de Porto Velho, mais personne n'a de si grosses plaquettes.
On va même voir la concession Honda mais ils n'en ont pas, puis on termine par la concession Suzuki où ils ont des plaquettes de Vstrom. Le mec m'annonce le prix et j'éclate de rire : 900 reals, soit 450 euros pour les deux jeux de plaquettes ! Le Brésil est très cher, une Versys vaut plus de 15000 euros ici...
Bon ben tant pis, je roulerai sans frein. On retourne chez Papa Lleguas qui propose de m'héberger. Il contacte alors tous ses amis aux quatre coins du Brésil, mais personne ne trouve de plaquettes disponibles. Pas grave, au moins le soir on passe une bonne soirée entre bikers autour d'un billard. C'est fou comme les passions rapprochent les gens. Ce matin on ne se connaissait pas, et là on passe la soirée entre potes !
Guajara Merim, frontière bolivienne
Le lendemain, direction Guajara Merim, à la frontière avec la Bolivie. Je fais les 350 km de bonne route sous la pluie et sans frein avant : quand je freine, j'ai mal au cœur pour mes disques...
La route n'est pas vraiment intéressante mais à l'idée de passer une frontière je suis tout excité ! Mais quand j'arrive il est déjà 18h30 : la douane est fermée...
Mercredi à 8h00, après une nuit confortable sous la tente à l'abri d'une station-service (oui, je devrais écrire un guide sur les plus chouettes stations-service !), je me présente devant la douane brésilienne. J'ai déjà passé l'immigration la veille, là ce n'est qu'une formalité. Mais je dois encore passer la rivière et je dois attendre la barge qui arrive... dans 30 minutes. Ah non, dans une heure. Ah ben non, dans 1h30 finalement. La barge est bolivienne...
Service d'immigration
A 10h30, je foule enfin le territoire bolivien et file à la douane. Le douanier en chef est vraiment sympa, il me dit qu'il n'en a que pour 5 minutes. Mais sa connexion internet est bolivienne elle aussi : elle ne fonctionne pas, donc il ne peut pas me sortir le certificat pour la moto et me dit de revenir en début d'après-midi.
Je file au service d'immigration pour gagner du temps, beaucoup moins accueillant mais c'est fait en 5 minutes. Puis je me mets en quête d'un gars qui refait les plaquettes de frein... La ville n'est pas très grande et je trouve assez facilement grâce à l'aide de deux motards.
Pas de soucis pour refaire deux jeux de plaquettes, il me dit l'avant et l'arrière mais non, je lui montre le côté gauche de la moto : là aussi il y a un disque et ça le fait marrer ! Il se demande bien à quoi ça sert, à part user plus de plaquettes... Ben à mieux freiner, pardi !
Une heure plus tard, mes plaquettes sont prêtes pour 50 bolivianos (8 euros). Cool, c'est aussi ça la Bolivie !
A 13h je retourne à la douane qui ne rouvre en fait qu'à 15h... Au final, internet remarche à 15h et à 16h je suis libre ! Je fais le plein : 40 cents le litre ! Je passe rapidement Riberalta et c'est la piste en "ripiot", typique de la Bolivie. Cette couleur rouge est magnifique mais il n'y a pas beaucoup de bleds dans le coin et j'arrive à Bellaflor. Ne cherchez pas sur la carte, ça n'existe pas !
Je m'arrête devant la première maison et demande si je peux planter ma tente pour la nuit. Ils sont vraiment cools et me proposent une place à l'abri dans ce qui leur sert de "salon" : quatre piquets avec un toit, mais il ne fait pas froid dans le Beni et ils n'ont pas besoin de plus. Le soir, ils m'invitent même à manger avec eux. Je suis content de découvrir la vraie Bolivie dans des régions reculées.
Vaches et gauchos
Le lendemain, quand je demande où je peux me laver, on m'indique le puits qu'ils ont en commun. C'est là où je remercie notre société d'avoir inventé les lingettes pour se nettoyer, qui sont quand même beaucoup plus pratiques qu'un puits... Puis il est déjà temps de repartir.
Je voudrais arriver à Santa Rosa le soir. C'est la région des vaches et des gauchos, vraiment magnifiques à cheval. La Bolivie a plusieurs visages et c'est un pays à ne pas manquer. En revanche, c'est l'essence qui vient à manquer... Pas de soucis, je sais qu'en Bolivie on trouve de l'essence partout. C'est ce que m'ont confirmé plusieurs personnes. Mais les arrivages sont aléatoires : je suis passé devant deux stations en pénurie.
En fait les gens se débrouillent, la stockent et la revendent à près d'un euro le litre. Tout est bon pour faire du business mais ça va, il me manquait 6 litres, je ne me suis pas ruiné et j'ai parlé avec les gens du coin, les routiers qui sont souvent une source d'information fiable. J'aime bien les regarder bricoler leur camion, ils les connaissent par coeur ! Et il vaut mieux car ils ne sont pas tout neufs... J'arrive à 18h à Santa Rosa où je me trouve un petit hôtel sympa.
Le lendemain en fin de matinée je cherche un moyen de me rendre dans le parc de Yucuma. Le site n'est accessible qu'avec un guide et il faut passer par une agence qui possède les pirogues. A midi je boucle l'affaire, j'embarque pour trois jours dans les marais nauséabonds et les nuées de moustiques de Yucuma. Mais ça vaut le coup.
Nage avec les dauphins
On voit des caïmans, des alligators, des hérons, des capibaras (le plus gros rongeur du monde) et des dauphins roses ! Ce sont des botos, ils vivent en eau douce et il y en a pléthore ici. On les voit régulièrement remonter à la surface mais ça ne dure qu'une fraction de seconde et impossible de les voir à travers cette eau noire et opaque.
Ce n'est pas vraiment l'eau limpide et les plages de sable, mais c'est incroyable de passer quelques jours dans ces milieux hostiles.
Les singes n'ont pas peur de l'homme et sont très curieux. Ils s'approchent souvent très près et ça m'a bien occupé la fin de la première journée. Le lendemain matin, on est parti à la chasse à l'anaconda dans les herbes hautes mais on est rentré bredouille. Je la fais courte sur cet épisode, mais ce que je retiendrai ce sont les moustiques...
En revanche l'après-midi a été terrible, on est allé nager avec les dauphins ! Habituellement on ne tient pas 5 minutes dans ces eaux entre les serpents, les piranhas et les caïmans, mais les dauphins se nourrissent des deux premiers et chassent les derniers !
Ce n'est pas rassurant de plonger dans les eaux boueuses et puantes du Yucuma... Mais quand une vingtaine de dauphins apparaît et disparaît à quelques mètres, ça change la donne !
Malheureusement, impossible de prendre les dauphins en photo... J'ai passé une bonne heure à nager après, mais ces petits malins vont vite et l'eau n'est pas vraiment ma tasse de thé. En tous cas c'est vraiment incroyable de se baigner dans un coin pareil !
Le guide nous signale un petit caïman au loin, les autres sont déjà remontés depuis longtemps mais tant qu'il n'y a pas de risques je préfère rester dans mon eau croupie. Qui sait quand j'aurai de nouveau l'occasion de nager avec des dauphins en liberté... Mais il est déjà l'heure de rentrer : dommage : les dauphins commençaient à avoir moins peur de moi.
On retourne au camp et ils m'envient tous d'être resté aussi longtemps dans l'eau. J'ai vraiment approché de près ces dauphins, même si je ne les ai pas touchés. Mais je suis sûrement celui qui sent le plus mauvais après cette baignade !
Dimanche matin, la pêche aux piranhas est annulée car ce n'est plus la saison, aussi le guide propose de refaire une balade. Je l'ai tellement gonflé la veille avec les dauphins qu'il nous emmène plus loin dans le parc. Là je me lance direct, mais cette fois je suis tout seul et les neuf autres me regardent à moitié endormis. J'ai les dauphins pour moi seul, je vais direct vers eux tente de les poursuivre...
En vain, mais ils finissent par se rapprocher : l'un d'eux me mordille le pied, surpris je hurle et tout le monde éclate de rire. Puis le dauphin me tourne autour, je peux à présent le caresser, il me montre son ventre. Le guide me dit que je peux soulever sa queue, puis sa tête. Il replonge sous moi et tente de me remordiller, mais cette fois je le repousse gentiment. Là encore je n'ai pas pu prendre de photos, mais Lutxo a eu l'extrême gentillesse de tout filmer et vous verrez ça dans la deuxième vidéo du voyage. D'ailleurs en parlant de ça, la première vidéo jusqu'à Manaus arrive dans quelques jours si le dieu des connexions internet le permet...
Bientôt La Paz
On est ensuite rentrés au camp pour un bon repas et vers 14h on a repris la pirogue dans l'autre sens : 1h30 de trajet parmi les caïmans, les singes et autres maîtres des lieux. Je voulais alors vous raconter mes nouvelles aventures, mais dans le Beni c'était les élections, ce qui signifie interdiction de circuler et connexions internet bloquées !
Lundi matin toujours pas d'internet, donc j'ai pris la route pour La Paz où j'étais sûr de trouver quelque chose... mais ça ce sera pour la semaine prochaine : restez connectés !
.
.
.
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.