Dévoilées en septembre, les Z125 et Ninja 125 débarquent mi-décembre en concession. Kawasaki nous a permis d'essayer ses deux nouveautés 2019 sur route... puis sur piste(s) avec Ana Carrasco, championne du monde Supersport 300. Roulez jeunesse !
MT125, 125 Duke, CB125R d'un côté, YZF-R125, GSX-R125 ou RS4 de l'autre... Les détenteurs du permis A1 avaient déjà l'embarras du choix en matière de petits roadsters ou de mini sportives. Or Kawasaki complique encore la donne en revenant sur le marché des motos de 125 cc avec deux nouveautés 2019 !
Deux semaines avant Noël, la firme d'Akashi commercialisera une nouvelle offre générée par une forte demande : "nos Z125 et Ninja 125 sont conçues exclusivement pour l'Europe, à la demande de nos concessionnaires et de leurs clients", nous apprennent les responsables japonais et européens de Kawasaki.
Vraisemblablement jaloux des ventes de leurs camarades rouges, bleus ou oranges sur le Vieux continent, les Verts ont décidé de réinvestir ce segment important - pour ne pas dire capital, puisque les motards entretiennent le plus souvent un rapport privilégié avec la marque qui leur a mis la botte au repose-pied.
Pour Kawasaki, il s'agit en fait d'un deuxième retour sur le segment des 125 cc : en 2010 déjà, la marque nippone s'était relancé à l'assaut des jeunes motards (à partir de 16 ans) avec deux modèles : la KLX et le D-Tracker, qui partageaient une même mécanique assez basique.
Malheureusement pour Kawa, le trail 125 et sa version supermotard n'ont jamais réussi à reproduire les succès des KMX et KDX d'un autre "2-temps"... À la pointe de la mode dans les années 90, ce type d'engins ne fait plus recette. Idem pour les customs 125 : une nouvelle génération d'Eliminator était donc éliminée d'office !
Pour appâter et ferrer les "d'jeuns" du XXIème siècle, les constructeurs de motos ont plutôt intérêt à imiter leurs best-sellers de moyenne ou grosse cylindrée. C'est pourquoi Kawasaki lance cette année une mini Zed et une petite Ninja !
En France, le roadster Z attirera sans doute davantage de clients que la sportive Ninja : "nous tablons sur 80% de Z125 et 20% de Ninja 125", nous confirme Antoine Coulon, responsable marketing et communication chez Kawasaki France tandis que dans d'autres pays (en Grande-Bretagne principalement), les proportions pourraient être inversées.
D'après les enquêtes menées en amont du projet, le principal motif d'achat d'une moto de 125 cc est le style (37% des clients). De ce point de vue, Kawasaki marque d'entrée de gros points puisque la Z125 ressemble fortement à une Z900 ! Dans le coloris blanc/noir, le lien de parenté est même particulièrement frappant...
Les lignes - qui partent du haut du réservoir, descendent sur la selle pilote et remontent vers la selle le strapontin passager - sont quasiment superposables ! Les cadres en tubes d'acier n'ont pas les mêmes traits, mais leur teinte spéciale en vert "pomme acidulée" les rapprochent habilement.
On regrette en revanche que la bouille de la petite Zed ne ressemble pas davantage à celle de la 900 : vue de face, la petite "Kawette" a plutôt des airs de Honda 600 Hornet ! De même, on aurait apprécié que le pot d'échappement soit plus court sur la Z125, quitte à être plus grand comme c'est le cas sur la Z900, justement.
Étrier avant à montage axial et bras oscillant rectiligne : la mini Zed partage deux choix raisonnables avec la Z900. Elle s'inspire également de la Z650 en sélectionnant une fourche "non-inversée", basique mais suffisante ? MNC va tenter de le vérifier au cours de cet essai...
Les disques de freins de la Z125 sont découpés façon pétale, comme l'immense majorité de la production Kawasaki (à l'exception des Ninja H2 et ZX-10R qui s'équipent chez Brembo). La Ninja 125 fait-elle de même ? Non, car la petite sportive ne diffère pratiquement pas du roadster en termes mécaniques (lire notre point technique en avant-dernière page).
D'un point de vue esthétique, la "ZX-R" 125 ne ressemble en rien à ses aînées, contrairement à la Z125... et contrairement à ce que voudrait nous faire croire Kawasaki ! Seule la décoration des carénages des éditions spéciales "KRT Replica" des deux sportives lance un - fragile - pont entre la Superbike et la 125cc.
Pour 27% des clients, ce qui compte d'abord dans l'achat d'une 125, c'est la marque ! Avec sa masse de modèles hyper performants, Kawasaki inscrit ici d'autres précieux points pour sa mini Ninja qui circule sur un minuscule segment : seulement un demi-millier d'immatriculations en France l'an dernier pour l'ensemble des sportives 125.
L'écrasante domination de Jonathan Rea en World Superbike depuis quatre ans "marque" aussi les esprits des amateurs - avertis - de vitesse moto. De quoi doper les ventes ? En Irlande du Nord, la patrie d'origine de Johnny, peut-être. En France, MNC peine à le croire : le Journal moto du Net miserait davantage sur un bond des ventes en Asie du Sud-Est.
En Malaisie, en Thaïlande ou au Vietnam, la ferveur pour la compétition moto ne cesse d'augmenter. En Indonésie aussi ? Peut-être plus encore ! C'est d'ailleurs là-bas que sont produites les deux petites nouveautés Kawasaki 2019. Après tout, KTM fabrique bien ses mini Duke en Inde, chez son partenaire Bajaj.
Contrairement aux Yamaha MT et YZF-R125 (entre autres) qui sortent de l'usine MBK en France, les Z125 et Ninja 125 ne sont donc pas estampillées d'un estimé "fabriqué en France", ni même d'un consensuel "made in Europe". La firme d'Akashi répond ainsi au point le plus important pour 7% des clients de 125 : le fait d'être abordable financièrement.
Dans leur coloris bleu uni (pile entre le bleu profond Yamaha et l'électrisant bleu Suzuki), la mini Z et la petite "ZX-R" s'affichent respectivement à 4599 et 4899 euros (comptez 100 euros de plus pour les décorations plus recherchées). Une rapide étude de marché situe les deux Kawasaki dans la moyenne, ni plus ni moins.
Pour ces prix-là (celui d'une occasion récente de moyenne cylindrée !), on aurait tout de même aimé que Kawasaki porte un peu plus d'attention à la finition, en peignant certaines pièces moteur en noir par exemple : radiateur, démarreur et corps d'injection dénotent trop en gris. De même, certains câbles et fils sont trop apparents.
D'autre part, MNC ne comprend toujours pas pourquoi Kawasaki s'obstine à poser des habillages superflus - pour ne pas dire super moches - sur les cadres de ses Z (125, 650 et 900) : des caches glissés par-dessous suffiraient, non ? À moins que les Japonais ne souhaitent dissimuler des soudures trop grossières ? Dans ce cas...
Juste à côté, les platines de repose-pieds du pilote font bien meilleur effet. À droite, la pédale de frein paraît rudimentaire mais sa forme et sa découpe la rendent parfaitement fonctionnelle. Les repose-pieds sont généreusement garnis de caoutchouc à l'avant, mais pas à l'arrière.
Au guidon, les petits ou - très - grands gabarits auraient apprécié de pouvoir régler l'écartement des leviers d'embrayage et de frein avant. Cependant, Moto-Net.Com assure que la majorité des utilisateurs se satisferont parfaitement du compromis choisi par Kawasaki.
À l'instar du prix, l'allure de grosse moto figure comme le principal atout d'une 125 pour 7% des motards... Là encore, les petites Zed et Ninja ne remplissent qu'à moitié le contrat : en photo, vues de profil ou de trois-quarts avant, elles peuvent faire impression.
Vues de face en revanche, de dos ou de haut, elles ne trompent plus personne... Et c'est tant mieux, car ces deux nouveautés Kawasaki 2019 doivent être faciles à prendre en "gants" ! Moto-Net.Com va pouvoir le vérifier en les essayant toutes les deux dans la pointe sud de l'Espagne, où les températures sont encore douces et le tarmac sec... mais parfois glissant ! En selle sur la page suivante,
.
.
CONDITIONS ET PARCOURS | ||
| ||
POINTS FORTS Z ET NINJA 125 | ||
| ||
|
POINTS FAIBLES Z ET NINJA 125 | ||
| ||
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.