La Yamaha MT-09, l'une des stars du marché français de la moto, n'en finit pas d'enchanter les motards avides d'émotions. Aussi joueuse que pulpeuse, on pouvait lui reprocher une suspension pas tout à fait à la hauteur de ses ambitions. Dans cette version SP, le sémillant roadster 2018 reçoit une nouvelle fourche et un amortisseur Ohlins. Alors, heureux ? Premier essai.
Dès fin 2013, lorsque Yamaha lance son audacieux concept de moteur trois-cylindres sur les plates-bandes des Triumph Street et Speed Triple - mais aussi dans les (quatre) pattes des autres roadsters japonais ! -, la MT-09 est bien née et ne nécessitera pas de réelle refonte lors de son évolution 2017.
Les plus anciens expérimentés de nos lecteurs se souviennent que la marque aux diapasons commercialisait déjà, à la fin des années 70, une XS tricylindre de 750, puis de 850 cc. Avec son poids contenu et ses assistances, la mécanique qui s'en inspire quatre décennies plus tard n'a de commun que son architecture et sa rugosité légendaire.
La MT-09 s'inscrit au sein d'une famille de roadsters Yamaha répartis en mono, bi, trois et quatre-cylindres. Avec 1300 unités supplémentaires écoulées l'an dernier en Europe (vs 2016), elle compose, avec la MT-10 extrapolée de la R1, le segment hyper-naked de la marque : une sous-famille en progression constante !
Pour coller aux attentes d'une clientèle exigeante, le constructeur a doublé l'an dernier l'impressionnante MT-10 d'une version SP suréquipée, aux suspensions semi-actives s'ajustant en roulant. Si l'inédite MT-09 SP qui vient épauler la version "basique" paraît moins ambitieuse, elle reçoit une fourche Kayaba (dont la couleur dorée titille l'imaginaire) ajustable en précontrainte, détente et compression désormais lente ou rapide sur chaque tube.
À l'arrière, l'amortisseur dont la bonbonne s'exhibe (un peu trop) fièrement sous le flanc gauche de la selle, est quant à lui un véritable Öhlins RSA réglable en précharge (par une grosse molette), compression (sur le coté de la bonbonne) et détente (au bas du combiné).
Principales avancées de ce modèle, la fourche et l'amortisseur justifient à eux seuls la rallonge de 1 300 euros réclamée pour cette version SP. Car le reste n'est que cosmétique, à l'instar du guidon ou des leviers noirs, du revêtement de selle plus accrocheur et classieux avec ses coutures piquées de fil bleu, et de la planche de bord, dont le fond blanc vire au sombre pour une meilleure lisibilité.
La décoration personnalisée Silver blue carbon est directement inspirée de celle de la R1M, déjà apposée sur la MT-10 SP. Incontestablement, le gris et le bleu accentuent le "coté obscur" souhaité par Yamaha et siéent mieux au modèle que le "remarquable" gris souris assorti d'un jaune pétant pour les jantes qui a fait causer tout l'hiver dans les chaumières ! Destinée principalement aux motards expérimentés, la MT-09 SP ne sera pas proposée en version A2.
Pour le reste, la MT-09 SP reprend les arguments de la MT-09 2017, qui se démarquait visuellement des précédents millésimes par une double-optique saillante, à leds comme sur la MT-10, surmontée d'un bloc LCD posé sur les phares. L'instrumentation très complète affiche vitesse, trips, régime par segments, jauge de carburant, horloge, rapport engagé, trois choix de conduite et deux de traction control (déconnectable pour les amateurs de wheelings) avec, cerise sur le gâteau, un indicateur de conduite économique pour se donner bonne conscience en ces temps de disette...
L'unique regret vient du fait que les choix d'affichage ne soient pas commandés au guidon. Comme le design des écopes de réservoir, celui de la selle avait été revu tandis que le cache du court silencieux a été biseauté. Sous une boucle arrière raccourcie et une selle passager allongée, un lèche-roue / support de plaque apparaissait dans le pur style "teuton"...
Plus significatif, le passage à Euro4 résultait d'un échappement et d'une injection retravaillés sans baisse notable des performances. Au chapitre technologie, le ride-by-wire améliorait (un peu) la réponse du moteur CP3 qui recevait un embrayage antidribble, diminuant par ailleurs l'effort au levier et un Shifter QSS agissant à la montée des rapports. Les suspensions avaient déjà été revues l'an dernier, mais sans pleinement convaincre. Yamaha a donc pris cette fois le taureau par les cornes !
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS MT-09 SP 2018 | ||
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POINTS FAIBLES MT-09 SP 2018 | ||
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