Les nouvelles suspensions de la Yamaha MT-09 SP lui offriront-elle la rigueur nécessaire pour tenir la cadence de la Triumph Street Triple R, référence des roadsters sportifs ? MNC oppose ces deux artistes de l'arsouille à moteur 3-cylindres : accrochez-vous, ça décoiffe !
Face à Face. Les lignes élancées de la Street Triple R sont plus agréables à l'oeil que le faciès "torturé" de la MT-09 SP. Notez la boucle arrière et les liserés de roues rouges ainsi que les surpiqûres de selle sur la Triumph, spécifiques à cette version R. La Yamaha est uniquement disponible en bleu et gris dans cette déclinaison SP, coloris qui évoque la Superbike R1M. |
Avant-arrière. La Street Triple R reste fidèle à sa double optique caractéristique, surmontée d'un court saut de vent qui abrite le buste. Avec la MT-09 SP, c'est tout dans la quiche ! Son guidon assez large (82 cm contre 78 cm, mesurés par MNC) et sa position buste droit accentuent le phénomène. |
Réservoirs. Le bidon de la Triumph, malgré sa contenance supérieure à la Yamaha (17,4 litres contre 14), reste admirablement fin. Ses évidements mieux creusés écartent moins les cuisses et les calent davantage. Les consommations sont très raisonnables : MNC a relevé entre 5,71 à 6,51 l/100 km pour la Street Triple et de 5,02 à 5,91 l/100 km pour la MT-09. Et pourtant, nous ne les avons pas ménagées dans le sinueux ! |
Selles. L'assise des roadsters est rarement confortable... et ces deux motos ne font hélas pas exception. La MT-09 est plus vivable grâce à sa selle plus large, sur laquelle on peut aussi davantage se reculer. Son compromis de suspensions moins rigide apporte également une certaine tolérance sur les bosses, qui fait quelque peu défaut à la Street Triple R. |
Tableaux de bord. Cette comparaison est assez explicite : l'instrumentation en couleurs de la Street Triple R est clairement supérieure à celle - monochrome - de la MT-09 SP ! Mais les deux regorgent d'informations : rapport engagé, deux trips, consommations moyenne et instantanée, autonomie, température de l'air et du moteur, jauge à essence, heure. Complet et lisible dans les deux cas, pour ne rien gâcher.
La Triumph confirme son avantage grâce à son pratique joystick sur la gauche, qui sert à faire défiler les infos depuis le guidon. Sur la Yamaha, l'opération s'exécute depuis le bouton "Select" au tableau de bord. Notez au passage la différence de présentation entre les commodos, très basique sur la japonaise... |
Dans ton… sac ! L'espace de rangement est limitée sous la selle, avec à peine de quoi glisser un gilet jaune et un bloc disque. Pas très sécurisant pour des motos à presque 10 500 euros ! On apprécie néanmoins la présence d'une prise USB dans le coffre de la Triumph, toujours pratique. De quoi compenser son insupportable béquille dépourvue d'ergot pour la déplier ! |
La petite bête. La Triumph jouit d'une finition irréprochable, qui fait la part belle à des matériaux de qualité. Soudures et carters moteur sont particulièrement élégants. Seul grief : la gaine du câble d'embrayage qui passe pile au-dessus contacteur, compliquant l'introduction de la clé. La Yamaha offre une présentation globalement satisfaisante, même si de petits détails sentent "l'économie" comme le câblage mal rangé près de la colonne de direction ou le peu discret module ABS à côté de l'amortisseur. |
Rivées au sol. La principale caractéristique de ces versions R et SP tient à leurs périphériques plus performants par rapport aux modèles standards (Street Triple S et MT-09). L'anglaise exhibe notamment des suspensions Showa entièrement réglables et des étriers radiaux monoblocs de chez Brembo. La Street Triple R se distingue également par son tableau de bord TFT de 5 pouces et ses modes de conduite supplémentaires "Sport" et "Rider" (uniquement Road et Rain sur Street S).
La Yamaha corrige de son côté son principal défaut dans sa déclinaison SP : ses suspensions d'origine faiblardes cèdent la place à un amortisseur Öhlins extrêmement efficace et à une fourche désormais réglable en compression lente et rapide, en plus de la précharge et de la détente. Gare à ne pas se laisser abuser par ses fourreaux dorés : cette fourche est une Kayaba, et non une Öhlins ! On apprécie au passage sa molette de précharge déportée côté gauche, toujours pratique pour le duo. |
Electronique.Les assistances sont légions - et efficaces - sur ces roadsters, surtout sur la Street Triple R dont les quatre modes de conduite (Rain, Road, Sport et Rider) agissent à la fois sur la cartographie moteur, la sensibilité de l'ABS et celle du contrôle de traction, tous deux désactivables. Le mode "Rider" permet de régler ces paramètres selon ses envies, puis d'enregistrer ses préférences. Le tout se fait facilement depuis le joystick côté gauche.
La Yamaha reçoit aussi un anti-patinage débrayable et paramétrable sur deux niveaux, ainsi que trois cartographies plus ou moins réactive (A, B et Standard). Sur les deux motos, il est possible de changer de mode en roulant, gaz coupés, mais pas d'accéder aux configurations sans anti-patinage par sécurité. La MT-09 reçoit enfin un shifter qui fonctionne à la montée et qui se montre efficace à défaut d'être extrêmement rapide. Un tel dispositif aurait sa place de série sur la Street R... |
Pousse-au-crime. Impossible de ne pas céder à la tentation avec la Street R et la MT-09 SP, tant elles incitent à la gaudriole ! La Yam' excelle dans les wheelings grâce à son couple généreux et sa position plus redressée et portée sur l'arrière. La Triumph est toutefois plus stable sur sa seule roue arrière, tandis que son injection mieux calibrée facilite la gestion du point d'équilibre. |
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS MT-09 SP | ||
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POINTS FAIBLES MT-09 SP | ||
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POINTS FORTS STREET TRIPLE R | ||
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POINTS FAIBLES STREET TRIPLE R | ||
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